Ayant navigué entre le port du Havre, où je suis née, et les ports de Bordeaux, de Cotonou de l’ex-Dahomey/Bénin, et d’Alger, j’ai pu partager les difficultés et les joies de la petite enfance à l’école primaire en Afrique de l’ouest ainsi qu’à Ouargla et Ghardaïa en Algérie. J’ai pu toucher du doigt la complexité des rapports parents/enfants, et trouver l’accès à l’ouverture d’esprit à travers le sport, la culture des différentes ethnies et l’école. Depuis cette période, j’ai toujours eu l’intuition que j’oeuvrerai pour la petite enfance. C’est un sentiment qui s’est développé au fil de mes nombreuses expériences familiales puis personnelles, en arrivant au Sénégal où j’eus mon premier poste de bibliothécaire au Centre culturel Gaston Berger. Trouvant un niveau de pauvreté dans l’accompagnement de la petite enfance, tant sur le plan santé physique que culturel, je décide de distribuer tout le long de la vallée du fleuve Sénégal de Saint-Louis à Mattam en passant par Podor, des valises de brousse pour permettre aux enfants d’avoir accès entre autres à la lecture. Pendant les 15 ans passés à Dakar, j’ai pu constater que le monde de la jeunesse n’était pas la priorité du monde des adultes, malgré le fait que « tout se joue dans la petite enfance ». L’accompagnement d’enfants en détresse affective, dont le potentiel est étouffé, des enfants en rupture de liens ou en « crise de sens » est alors une priorité pour moi.
Voilà pourquoi j’ai toujours admiré la force de l’éléphant : son pas assuré qui lui donne la stabilité et l’équilibre dont tout être vivant a besoin ! La solidarité maternelle qui existe au sein du troupeau est extraordinaire, car chaque éléphante sait guider tout éléphanteau sans défense.
Suivons cet exemple de responsabilité collective qui permet aussi à chaque parent de reprendre pied et de s’inspirer du savoir-faire et de l’expérience de l’autre, tout en gardant le lien avec son propre enfant.
Rassemblons nos dons pour générer cette force vitale !